Journée mondiale de lutte contre le SIDA : prévention et dépistage

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dépistage VIH
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À l’occasion de la Journée Mondiale de lutte contre le VIH/SIDA, une campagne de communication est diffusée jusqu'au 3 décembre. 

La Métropole Rouen Normandie, le Comité de Coordination Régionale de lutte contre les Infections Sexuellement Transmissibles et le Virus de l’Immunodéficience Humaine (COREVIH) et l’Agence régionale de santé (ARS Normandie), s’associent pour diffuser une campagne de communication sur l’ensemble du territoire, jusqu'au 3 décembre
En 2023, en France, on estime que 5 500 personnes ont appris qu’elles étaient infectées par le VIH. En Normandie, 146 personnes ont été diagnostiquées l’an dernier. Un total de 3 348 personnes vivant avec le VIH sont suivies dans les hôpitaux et centres de santé normands, dont 1 845 en Seine-Maritime. Par ailleurs, on estime que 430 personnes (entre 324 et 575 selon un intervalle de confiance à 95%) sont porteuses du VIH sans le savoir en Normandie, et courent le risque de développer des complications et de transmettre involontairement le virus. La plupart résident dans le département de la Seine-Maritime.

Pour Nicolas Mayer-Rossignol, Président de la Métropole Rouen Normandie, Maire de Rouen, le Professeur Manuel Étienne, Président du COREVIH Normandie, et François Mengin Lecreulx, Directeur général de l’ARS Normandie : « Avec 146 nouveaux cas en Normandie l’an dernier, le VIH est toujours présent. La prévention est importante pour éviter de nouveaux cas, mais également pour faire passer des messages essentiels pour lutter contre la stigmatisation des malades, qui reste malheureusement ancrée dans les mentalités. Le COREVIH, la Métropole Rouen Normandie et l’ARS poursuivent le travail de sensibilisation auprès du grand public pour imaginer, demain, un monde dans lequel le VIH ne serait plus une menace. »

Il est possible de réduire fortement l’épidémie voire d’y mettre un terme !
À l’échelle nationale, régionale et de la Métropole, l’objectif est de mettre fin en 2030 à l’épidémie de VIH en atteignant l’objectif « 3 x 95 » de l’ONU SIDA :
• 95 % des personnes vivant avec le VIH savent qu’elles sont porteuses du virus ;
• 95 % des personnes vivant avec le VIH reçoivent un traitement ;
• 95% des personnes qui sont traitées ne sont plus contagieuses et ne sont plus en danger car le virus n’est plus détectable dans leur sang.

L’accès à la prévention et au dépistage est donc primordial afin que chaque personne connaisse son statut sérologique, et puisse avoir accès à un parcours de soins en cas de découverte de séropositivité, ne pas risquer de transmettre le VIH à d’autres personnes et d’avoir une qualité de vie préservée à l’échelle individuelle.

L’enquête « Contexte des Sexualités en France » dresse plusieurs constats dans l’évolution de la sexualité en France et de son vécu :
• Augmentation du multi partenariat (défini comme le fait d’avoir eu plusieurs partenaires sexuels au cours des 12 derniers mois) tout particulièrement pour les 18-29 ans (23,9% pour les femmes, 32,3% pour les hommes dans cette tranche d’âge ont eu plus d’un partenaire sexuel dans l’année).
• Seulement 49,4 % des femmes et 52,6% des hommes utilisent un préservatif lors de leur premier rapport sexuel avec un partenaire rencontré dans les 12 derniers mois.
• La vie sexuelle se prolonge davantage au-delà de 50 ans (56,6% des femmes et 73,8 % des hommes déclarent rester actifs sexuellement après 50 ans).

La prévention et le dépistage du VIH sont nécessaires tout au long de la vie !

Une campagne de communication portant trois messages importants
Cette campagne de communication, proposée du 27 novembre au 3 décembre, vise à inciter au recours au préservatif, à informer sur sa gratuité sans ordonnance pour les moins de 26 ans et le remboursement sur ordonnance pour les 26 ans et plus, à rappeler l’importance des dépistages VIH pour réduire les délais entre l’infection et le diagnostic, et de lutter contre les idées reçues qui conduisent à la discrimination et la stigmatisation des personnes vivant avec le VIH.

Le COREVIH, la Métropole et l’ARS souhaitent donc délivrer trois messages importants :

Les moins de 26 ans ont accès gratuitement et sans ordonnance aux préservatifs dans toutes les pharmacies. Les 26 ans et plus peuvent y avoir accès également, sur ordonnance, faisant bénéficier d’un remboursement par la sécurité sociale. Les préservatifs sont un moyen efficace de se protéger d’une infection à VIH, hépatite et autres IST.

Le dépistage du VIH reste primordial. Il est accessible à toutes et tous, dans tous les laboratoires d’analyses médicales, sans avance de frais et sans ordonnance. (En complément d’autres modes de dépistage : dépistage complet du VIH et des IST en CeGIDD, dépistage par TROD auprès des associations, autotest VIH disponible en pharmacie…). Il est recommandé de se faire dépister au moins une fois dans sa vie, et à chaque changement de partenaire.

• Enfin, à l’heure où les personnes vivant avec le VIH font encore face à de nombreuses discriminations, que ce soit dans leur vie personnelle ou professionnelle, il faut rappeler qu’une personne vivant avec le VIH, qui suit un traitement, et dont le virus n’est plus détectable dans le sang, ne transmet plus la maladie : c’est la notion « INDÉTECTABLE = INTRANSMISSIBLE ». Cela représente une immense avancée par rapport aux débuts de l’épidémie à VIH, un message d’espoir pour tenter d’éradiquer le VIH. Pour les personnes vivant avec le VIH, c’est un message pour leur qualité de vie et leur espérance de vie, identique aux personnes non séropositives.