Lors d’un comité social d’entreprise (CSE) extraordinaire, Lubrizol France a annoncé une restructuration de ses activités, notamment sur son site de production de Rouen/Petit-Quevilly. 169 postes seraient supprimés en France, dont 145 sur les 367 postes à Rouen. 10 % de l’activité du site rouennais sera délocalisée : 3% vers le Havre, et 7% vers un site hors d’Europe. À Rouen, l'activité de mélange et d'adjuvant de viscosité sera maintenue. Lubrizol France explique ces mesures par le contexte du secteur industriel : baisse du marché des véhicules thermiques, effets post-Covid, pertes de marchés en Russie, concurrence accrue de la Chine. Suite à ces annonces, les élus de la Métropole saisissent la Ministre de l’Emploi, afin d’appeler l’Etat à être particulièrement vigilant sur les mesures
d’accompagnement et de reclassement des salariés. Des salariés dont l’engagement et le savoir-faire ont été exemplaires, notamment dans la gestion de l’incendie de 2019. Ce n’est pas aux salariés et à leurs familles de payer les errements stratégiques de l’entreprise.
Pour Nicolas Mayer-Rossignol, Maire de Rouen, Président de la Métropole Rouen Normandie, Florence Herouin Léautey, Députée, Didier Marie, Sénateur et Charlotte Goujon, Maire de Petit- Quevilly et vice-présidente en charge de la transition écologique, de la sécurité sanitaire et industrielle : « Perdre son emploi est un choc et une incertitude pour l’avenir : nous nous tenons aux côtés des salariés et leurs familles. Les salariés de Lubrizol sont reconnus pour leur engagement professionnel et leur savoir-faire, au service d’un groupe industriel dont l’implantation à Rouen est ancienne. Les annonces de Lubrizol France aujourd’hui appellent de notre part la plus grande vigilance sur deux points : d’une part, il est essentiel à nos yeux que les conditions d’accompagnement et de reclassement des salariés soient les meilleures possible, à la hauteur de ce qui a été leur engagement, particulièrement dans la gestion de l’incendie de 2019 et de ses suites. Ensuite, si nous notons que l’essentiel de l’activité industrielle actuelle demeurera sur le site de Rouen, nous dénonçons le manque d’anticipation sur la nécessaire transition écologique de cette industrie, et la délocalisation d’une partie de la production dans des pays moins exigeants en termes de normes environnementales. Notre territoire a subi les nuisances liées à cette implantation industrielle. On ne peut pas accepter aujourd’hui une délocalisation qui viendrait combler une absence de préparation à la transition en laissant des centaines de familles sur le carreau. Nous saisissons dès aujourd’hui le Gouvernement à cet effet. »